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LA MORT
ET LES PETITS DIEUX[1]


Il est un poète que j’aime d’autant plus chèrement que je suis seul à l’aimer. Dans sa vie, qui fut douce, obscure et courte, il se nommait Saint-Cyr de Rayssac. Maintenant, il n’a plus de nom, puisque personne ne le nomme.

L’Italie était la véritable patrie de son âme. Il aimait les jardins et les musées. Un jour, au sortir du Capitole, après avoir contemplé ce Génie funèbre, si pur et si tranquille, le poète, jeune et déjà mourant, écrivit ces vers délicieux :

De ses flancs ondulés, quand j’ai vu la blancheur,
Quand j’ai vu ses deux bras relevés sur sa tête,
Comme au sommet vermeil d’une amphore de Crète
Les deux anses du bord qui s’élèvent en chœur,

  1. La Nécropole de Myrina, fouilles exécutées au nom de l’École française d’Athènes. Texte et notices par Edmond Pottier et Salomon Reinach. 2 vol. in-4.