Page:La Vie littéraire, II.djvu/114

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et Salomon Reinach, ont exploré dans les années 1880, 1881 et 1882 la nécropole de l’antique Myrina, une des villes amazoniennes de l’Éolide, sur le sol de laquelle végète maintenant un misérable village turc. Myrina ne fut jamais ni très illustre ni très riche. Ses citoyens vivaient obscurément avant d’aller dormir leur éternel sommeil dans le tuf crayeux où leurs tombes étaient creusées. MM. Edmond Pottier et Salomon Reinach ont fouillé ces tombes avec un zèle que rien ne put ralentir. Un brillant élève de l’École d’Athènes, Alphonse Veyries, qui partageait leurs travaux et leurs fatigues, y succomba. Il mourut à Smyrne le 5 décembre 1882. Les survivants viennent de publier le résultat de ces fouilles fructueuses. La nécropole de Myrina, dont ils ont exploré méthodiquement une grande partie, reçut des corps pendant les deux siècles qui ont précédé l’ère chrétienne.

Beaucoup de ces corps furent brûlés. Quelques-uns ne le furent qu’en partie, mais la plupart étaient mis en terre sans avoir subi les atteintes du feu. De tout temps on a volontiers enterré les morts. Ce n’est pas difficile et cela ne coûte rien. Au contraire le bûcher, dont les élégiaques latins nous ont décrit la célèbre magnificence, ne s’élevait qu’à grands frais. On a trouvé, dans les tombes de Myrina, des objets usuels, tels que miroirs, spatules et strigiles ; des parures et des diadèmes, des coupes, des plats, des fioles, des pièces de monnaie et des statuettes de terre cuite. Pieuse illusion ! Les Myriniens se plaisaient à laisser au mort, dans son existence