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PRÉFACE.

quels qu’ils soient, mais que les plus heureux d’entre les mortels produisent parfois des ouvrages qui peuvent devenir des chefs-d’œuvre, avec l’aide du temps, qui est un galant homme, comme disait Mazarin. Ce qui me rassure, en dépit de l’Exposition universelle et des niaiseries dangereuses qu’elle a inspirées à la plupart de mes compatriotes, c’est qu’il y a encore en ce pays des hommes égaux et peut-être supérieurs, par une certaine faculté de comprendre, à tous les écrivains des siècles passés. Je n’imagine pas, par exemple, qu’on ait jamais pu être plus intelligent que M. Paul Bourget, ou M. Jules Lemaître. Je crois qu’il y a une certaine élégance à ne nommer ici que les plus jeunes.

Quant à la nature de ces causeries, je serais fort embarrassé de la définir. On m’a dit que ce n’était pas une nature critiquante et esthétisante. Je m’en doutais un peu. Autant que possible il ne faut rien faire à contre-cœur. Les conditions techniques dans lesquelles s’élaborent les romans et les poèmes ne m’intéressent, je l’avoue, que très médiocrement. Elles n’intéressent en somme que l’amour-propre