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MÉRIMÉE[1]


En publiant une étude biographique sur l’auteur de Colomba, M. d’Haussonville a prouvé une fois de plus qu’il sait être équitable envers ceux-là même dont il ne partage ni les idées ni les sentiments. On sait que M. d’Haussonville n’a pas de souci plus grand que celui de la justice. Sa foi religieuse, ses convictions politiques, ses goûts littéraires le séparaient de Mérimée. Pourtant il n’a pu refuser sa sympathie à un esprit qui, tout en la déconcertant par une froideur apparente, la gagnait par une sorte de générosité cachée.

M. d’Haussonville sut reconnaître en Mérimée, non sans quelque respect, « une de ces natures qui, froissées par le contact de la vie, donnent à leur expérience la forme d’un cynisme un peu amer, et qui cachent profon-

  1. Prosper Mérimée, étude biographique et littéraire, par le comte d’Haussonville, de l’Académie française. Calmann Lévy, éditeur.