Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1021

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17. Or le roi l’aima plus que toutes les autres femmes, et elle trouva grâce et bienveillance devant lui au-dessus de toutes les femmes, et il mit le diadème royal sur sa tête, et la fit régner à la place de Vasthi.[1]

18. Et il commanda qu’on préparât un festin très magnifique à tous les princes et à tous ses serviteurs pour le mariage et les noces d’Esther. Il donna aussi du repos aux peuples de ses provinces, et il fit des largesses avec la magnificence d’un prince.

19. Et lorsque, pour la seconde fois, on cherchait des vierges, et qu’on les rassemblait, Mardochée demeurait à la porte du roi.

20. Esther n’avait point fait encore connaître sa patrie et son peuple, selon l’ordre de Mardochée ; car tout ce qu’il commandait, Esther l’observait, et elle faisait toutes choses comme elle avait coutume lorsqu’il l’élevait petite enfant.

21. Dans le temps donc que Mardochée demeurait à la porte du roi, Bagathan et Tharès, deux eunuques du roi qui étaient portiers, et gardaient la première entrée du palais, furent irrités, et voulurent s’insurger contre le roi et le tuer.

22. Cela ne fut pas ignoré de Mardochée, qui l’annonça aussitôt à la reine Esther, et celle-ci au roi, au nom de Mardochée, qui lui avait déféré la chose.

23. On chercha et on découvrit le complot, et l’un et l’autre furent pendus à une potence. Or cela fut écrit dans les histoires et inséré dans les annales devant le roi.

CHAPITRE 3.


1. Après cela, le roi Assuérus éleva Aman, fils d’Amadath, qui était de la race d’Agag ; et il mit son trône au-dessus de tous les princes qu’il avait auprès de lui.[2]

  1. Esther 2,17 : Et la fit régner. On objecte que suivant Hérodote, après la mort du mage Smerdis, il fut arrêté solennellement que le roi ne pourrait prendre de femme que dans la maison des sept prétendants au trône. On objecte encore qu’il n’est nullement probable qu’Assuérus ait voulu choisir pour reine une femme juive. Mais d’abord est-il bien sûr que l’obligation de n’épouser qu’une femme appartenant à la maison des sept prétendants ne regardait pas uniquement le successeur de Smerdis ? Il n’est pas plus sûr que, lors même que la convention eut été générale et sans restriction, les princes qui vinrent après lui la crurent obligatoire pour eux et consentirent à s’y soumettre. Enfin on sait que les souverains d’Asie, entièrement plongés dans la volupté, ne consultaient que leurs passions et que, par conséquent, ils ne pouvaient être qu’indifférents sur leur famille et leur religion. Cette considération explique encore comme Assuérus a pu épouser une Juive, d’autant plus qu’Esther cherchait elle-même à cacher son extraction, ainsi que le lui avait prescrit Mardochée, son oncle (voir verset 20).
  2. Esther 3,1 : Aman. Quelques temps après l’élévation d’Esther à la dignité de reine et le service rendu au roi par Mardochée, Assuérus choisit pour premier ministre un Mède nommé Aman, originaire de la province d’Agag. « On a longtemps cru que Haman, fils d’Hamadâtha, dont le nom a reçu une si triste célébrité, était Amalékite, car l’un des rois d’Amalec s’appelait Agag. Et puisque déjà dans l’antiquité les noms d’Esaü, d’Amalec, étaient pris comme les désignations des païens d’Europe, les Septante traduisent