Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1054

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21. C’est maintenant que vous êtes venus, et c’est à l’instant même que, voyant ma plaie, vous craignez.

22. Est-ce que j’ai dit : Secourez-moi, et donnez-moi de votre bien ?

23. Ou : Délivrez-moi de la main d’un ennemi, et arrachez-moi à la main des forts ?

24. Enseignez-moi, et moi je me tairai ; et si par hasard j’ai ignoré quelque chose, instruisez-moi.

25. Pourquoi avez-vous déprimé des paroles de vérité, puisque nul d’entre vous ne peut me convaincre ?

26. C’est seulement pour adresser des reproches que vous ajustez des mots, et c’est au vent que vous lancez des paroles.

27. C’est sur un orphelin que vous vous ruez, et vous tâchez de renverser votre ami.

28. Cependant, ce que vous avez commencé, achevez-le ; prêtez l’oreille, et voyez si je mens.

29. Répondez, je vous en conjure ; et, disant ce qui est juste, jugez.

30. Et vous ne trouverez pas d’iniquité sur ma langue ; et dans ma bouche la folie ne retentira pas.

CHAPITRE 7.


1. C’est une milice que la vie de l’homme sur la terre ; et ses jours sont comme les jours d’un mercenaire.

2. Comme un esclave désire l’ombre, et comme un mercenaire attend la fin de son ouvrage,

3. Ainsi moi aussi j’ai eu des mois vides, et j’ai compté des nuits laborieuses.[1]

4. Si je m’endors, je dis : Quand me lèverai-je ? et de nouveau j’attends le soir, et je suis rempli de douleur jusqu’aux ténèbres.[2]

5. Ma chair est revêtue de pourriture et d’une sale poussière ; ma peau s’est desséchée et contractée.[3]

6. Mes jours ont passé plus promptement que la trame n’est coupée par un tisserand ; et ils ont été consumés sans aucune espérance.

7. Souvenez-vous que ma vie est un souffle, et que mon œil ne reviendra pas pour voir le bonheur.

8. Le regard de l’homme ne m’apercevra pas ; vos yeux se porteront sur moi, mais je ne serai plus.

9. Comme un nuage se dissipe et passe, ainsi celui qui descend dans les enfers ne montera pas.[4]

10. Il ne reviendra plus dans sa maison, et son lieu ne le connaîtra plus.[5]

11. C’est pourquoi moi-même je ne retiendrai pas ma bouche ;

  1. Job 7,3 : Des mois vides de repos et de consolation.
  2. Job 7,4 : Jusqu’aux ténèbres ; c’est-à-dire jusqu’à la nuit.
  3. Job 7,5 : D’une sale poussière ; littéralement et par hébraïsme, de saletés de poussière.
  4. Job 7,9 : Les enfers. Voir, pour la vraie signification de ce mot, Genèse, 37, 35.
  5. Job 7,10 : Son lieu ; c’est-à-dire le lieu où il était auparavant, son habitation, sa demeure.