Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1352

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6. Quittez l’enfance, et vivez, et marchez par les voies de la prudence.

7. Celui qui instruit un railleur se fait injure à lui-même ; et celui qui reprend un impie se crée une tache.[1]

8. Ne reprends pas un railleur, de peur qu’il ne te haïsse. Reprends un sage, et il t’aimera.

9. Donne à un sage une occasion, et il recevra un surcroît de sagesse. Enseigne un juste, et il se hâtera de recevoir l’instruction.

10. Le principe de la sagesse est la crainte du Seigneur ; et la science des saints est la prudence.[2]

11. Car par moi seront multipliés tes jours, et te seront données des années de vie.

12. Si tu es sage, c’est pour toi-même que tu le seras ; mais si tu es moqueur, seul, tu en porteras le mal.

13. Une femme insensée, criarde, pleine d’attraits et ne sachant absolument rien,[3]

14. S’est assise à la porte de sa maison, sur un siège, en un lieu élevé de la ville,[4]

15. Afin d’appeler ceux qui passent par la voie, et qui poursuivent leur chemin :[5]

16. Que celui qui est tout petit se détourne et vienne vers moi. Et elle a dit à un jeune homme sans cœur :[6]

17. Des eaux dérobées sont plus douces, et un pain caché est plus suave.[7]

18. Et il ignore que là sont des géants, et que dans les profondeurs de l’enfer sont ses convives.[8]

  1. Prov. 9,7 ; : 9.8 ; 9.12 Railleur ; selon l’hébreu, qui méprise ce qu’il y a de plus saint et de plus sacré, impie.
  2. Prov. 9,10 : Voir Psaumes, 110, 10 ; Proverbes, 1, 7 ; Ecclésiastique, 1, 16. ― La science des saints est celle qui est propre aux saints et qui rend saints. Les saints sont ceux qui se distinguent entre les hommes par leur piété.
  3. Prov. 9,13-18 : La folie est maintenant personnifiée pour être mise en opposition avec la Sagesse vivante.
  4. Prov. 9,14 : Elle s’est assise à la porte de sa maison pour attirer les imprudents. ― Elle va aussi çà et là, en un lieu élevé de la ville, pour chercher des victimes.
  5. Prov. 9,15 : Afin d’appeler elle-même. La Folie est toujours inférieure à la Sagesse. Celle-ci faisait inviter à son banquet par ses servantes, voir Proverbes, 9, 3 ; la Folie doit faire les invitations elle-même.
  6. Prov. 9,16 : À un jeune homme sans cœur (vecordi). Voir Proverbes, 7, 7. ― Ce verset est la répétition du verset 4, mais la Folie le répète dans un sens ironique, appelant petit ou simple celui qui suit les voies de la Sagesse.
  7. Prov. 9,17 : Un pain caché ; c’est-à-dire un pain pris en cachette, ou qu’on est obligé de manger en se cachant. ― La Folie invite à un banquet qui n’est pas somptueux mais qui a l’attrait du fruit défendu.
  8. Prov. 9,18 : Là ; chez la femme insensée du verset 13 ; c’est-à-dire que la maison de cette femme est pour le jeune homme qui se laisse séduire un vrai sépulcre ; c’est le lieu où sont les anciens géants morts depuis des siècles. Job, en effet (voir Job, 26, 5), Isaïe (voir Isaïe, 14, 9) ; Ezéchiel (voir Ezéchiel, 32, vv. 21, 27, 29), nous dépeignent l’enfer comme un lieu ténébreux, où demeurent les anciens géants, et où ils gémissent sous les eaux. Comparer de plus à Proverbes, 2, 18-19 ; 5, 5. ― Le mot traduit par géants, en hébreu rephaïm, désigne proprement les âmes des morts, qui sont dans le scheôl et doit être distingué du mot semblable Rephaïm, qui est le nom d’une race de géants. Plus haut, voir Proverbes, 2, 18, saint Jérôme a traduit le mot Rephaïm par enfer, qui, d’ailleurs comme ici, rend l’expression hébraïque scheôl. ― Ce verset est la conclusion brève,