Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1450

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8. Ceux qui ont négligé la sagesse, non seulement sont tombés par là même dans l’ignorance du bien ; mais ils ont encore laissé aux hommes un souvenir de leur folie, en sorte que leurs fautes n’auraient pu demeurer cachées.

9. Mais la sagesse a délivré des douleurs ceux qui l’observent.

10. C’est elle qui a conduit par des voies droites un juste qui fuyait la colère de son frère, qui lui a montré le royaume de Dieu, qui lui a donné la science des saints, qui l’a enrichi dans ses travaux, et a rendu prospères ses travaux.[1]

11. Elle l’a secouru contre la fraude de ceux qui le circonvenaient, et elle l’a rendu riche.

12. Elle l’a gardé contre ses ennemis, défendu contre ses séducteurs, et l’a engagé dans un rude combat, afin qu’il vainquît et qu’il sût que la sagesse est plus puissante que toutes choses.

13. C’est elle qui n’a pas délaissé un juste, lorsqu’il fut vendu ; mais elle l’a délivré des mains des pécheurs, elle est descendue avec lui dans une fosse ;[2]

14. Dans les liens même elle ne l’a pas quitté, jusqu’à ce qu’elle lui eût remis le sceptre du royaume, et la puissance contre ceux qui l’opprimaient ; elle a convaincu de mensonge ceux qui l’ont déshonoré, et elle lui a donné une gloire éternelle.[3]

15. C’est elle qui a délivré un peuple juste et une race irrépréhensible des nations qui l’opprimaient.[4]

    un fruit qu’on appelle « pomme de Sodome. Il a neuf centimètres de la queue à l’extrémité et onze centimètres de circonférence. Il n’a pas de chair et n’est vraiment qu’une peau verte ressemblant à celle d’une figue, contenant des graines semblables aux pépins des pommes ordinaires. Chacun de ces pépins porte une grosse barbe d’environ trois centimètres de long, plus douce que la soie. Cette barbe se file plus facilement que le coton, mais elle n’a pas beaucoup de résistance. La plante qui le produit est vivace est semi-ligneuse ; elle ne dépasse guère la hauteur de trois mètres, et ses feuilles ressemblent assez à une petite feuille de chou cabu, excepté cependant qu’elles ne sont pas bombées. Ne serait-ce pas là le fruit dont parle le livre de la Sagesse ? » (LIEVIN.)

  1. Sg. 10,10 : Voir Genèse, 28, vv. 5, 10. ― Un juste ; Jacob, frère d’Esaü. ― L’a enrichi (honestavit). Voir Sagesse, 7, 11. Pour les autres détails concernant Jacob, et compris dans les versets 11 et 12, on peut comparer à Genèse, chapitres 31 à 33.
  2. Sg. 10,13 : Voir Genèse, 37, 28. ― Ce verset et le suivant tracent les principaux traits de l’histoire de Joseph, fils du patriarche Jacob.
  3. Sg. 10,14 : Voir Genèse, 41, 40 ; Actes des Apôtres, 7, 10. ― Le sceptre du royaume. Moïse dit que Pharaon établit Joseph sur toute sa maison, et qu’il lui donna une autorité absolue sur toute l’Egypte ; cela suffit pour justifier l’expression sceptre du royaume, surtout si on considère que dans le pays de Chanaan on donnait le nom de rois à tous ceux qui gouvernaient une ville ou qui étaient élevés à de grands honneurs, et qu’Abraham et Moïse sont appelés rois par Justin, Nicolas de Damas et l’historien Josèphe. ― Qui l’ont déshonoré ; c’est-à-dire qui ont cherché à le déshonorer par de fausses accusations, comme la femme de Putiphar.
  4. Sg. 10,15 : Voir Exode, 1, 11. ― Un peuple, etc. Les Israélites pouvaient être appelés justes et irrépréhensibles, par rapport aux Égyptiens qu’ils n’avaient jamais offensés et qui les avaient réduits