Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1471

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25. Or, à ces choses céda celui qui exterminait, et il en fut épouvanté ; car la seule épreuve de votre colère était suffisante.

CHAPITRE 19.


1. Mais aux impies, jusqu’au dernier moment, sans miséricorde survint la colère du Seigneur ; car il savait d’avance leur avenir ;[1]

2. Parce qu’ayant eux-mêmes permis aux Israélites de se retirer, et les ayant renvoyés avec un grand empressement, ils couraient après eux, poussés par le repentir.

3. Car, lorsqu’ils avaient encore le deuil au milieu d’eux, et qu’ils pleuraient sur les tombeaux des morts, ils prirent une résolution de démence : ceux-là mêmes qu’ils avaient renvoyés, en les priant de se retirer, ils les poursuivirent comme des fugitifs.[2]

4. À cette fin, en effet, les conduisait une juste nécessité ; et ils perdaient le souvenir de ce qui était arrivé, afin qu’une nouvelle punition complétât ce qui manquait à leurs tourments,

5. Et qu’en même temps votre peuple traversât miraculeusement, mais qu’eux trouvassent une nouvelle mort.[3]

6. Car toute créature, selon son genre, prenait comme au commencement une nouvelle forme, accomplissant vos préceptes, afin que vos enfants fussent conservés sains et saufs.[4]

7. Une nuée, en effet, couvrait leur camp de son ombre, et là où l’eau était auparavant, apparut une terre aride ; et au milieu de la mer Rouge une voie libre, et un champ en pleine végétation est sorti du plus profond de l’abîme :[5]

8. Champ par lequel est passée toute la nation, qui était protégée par votre main, voyant vos merveilles et vos prodiges.

9. Aussi, comme des chevaux

  1. Sg. 19,1 : Aux impies ; c’est-à-dire aux Egyptiens.
  2. Sg. 19,3 : Au milieu d’eux ; littéralement entre les mains ; c’est-à-dire que leur deuil était tout récent. Comparer à Exode, 14, 5.
  3. Sg. 19,5 : Eux ; c’est-à-dire les Egyptiens. ― Nouvelle ; d’un genre tout nouveau, extraordinaire, ou, selon le grec, étrange, inouïe. C’est la submersion des Egyptiens par la mer Rouge.
  4. Sg. 19,6 : Toute créature, etc. On aurait cru voir une nouvelle création, tant les éléments paraissaient nouveaux et extraordinaires dans leurs effets. Le feu ne brûlait plus, ou brûlait dans l’eau, l’eau devenait solide, la mer s’ouvrait, etc.
  5. Sg. 19,7 : Un champ, etc. Quelques-uns regardaient comme une hyperbole sans réalité ce qui est dit ici ; mais d’autres croient, avec plus de probabilité, que ces expressions sont exactement vraies et justifiées par la nature même du fond de la mer Rouge, qui, selon le témoignage du P. Sicard, qui a visité ces lieux, comme nous l’avons déjà fait remarquer ailleurs, est un terrain sablonneux, parsemé d’herbes, et ne différant en rien du terrain des déserts d’alentour. Voir la Sainte Bible en latin et en français, etc., t. 1, p. 268, Paris, 1834.