Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1609

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rassasié ; chacun dévorera la chair de son bras : Manassé dévorera Ephraïm, et Ephraïm Manassé ; et eux ensemble seront contre Juda.

21. Avec toutes ces choses sa fureur n’a pas été détournée, mais sa main est encore étendue.

CHAPITRE 10.


1. Malheur à ceux qui établissent des lois iniques, et qui écrivant, ont écrit l’injustice ;

2. Afin d’opprimer le pauvre dans le jugement, et de faire violence à la cause des faibles de mon peuple ; afin que les veuves soient leur proie, et qu’ils pillent les orphelins ![1]

3. Que ferez-vous au jour de la visite et de la calamité, venant de loin ? De qui solliciterez-vous le secours, et où abandonnerez-vous votre gloire,[2]

4. Pour n’être point courbés sous la chaîne, et ne point tomber avec les tués ? Après toutes ces choses sa fureur n’a pas été détournée, mais sa main est encore étendue.

5. Malheur à Assur ! la verge et le bâton de ma fureur, c’est lui ; dans sa main est mon indignation.[3]

6. Je l’enverrai vers une nation trompeuse, je lui donnerai des ordres contre le peuple de ma fureur, afin qu’il emporte des dépouilles, et qu’il enlève du butin, et qu’il le foule aux pieds comme la boue des places publiques.[4]

7. Mais lui-même ne pensera pas ainsi, et son cœur n’aura pas un pareil sentiment ; mais son cœur sera porté à la destruction et à la ruine totale d’un grand nombre de nations.

8. Car il dira :

9. Est-ce que mes princes ne sont pas autant de rois ? Est-ce que Calano n’est pas comme Charcamis ; et Emath comme Arphad ? est-ce que Samarie n’est pas comme Damas ?[5]

10. De même que ma main a atteint les royaumes des idoles, de même aussi j’atteindrai les simulacres de Jérusalem et de Samarie.[6]

  1. Is. 10,2 : 7 Le fardeau d’Assur, etc. Dans un sens plus élevé cela s’entend de Jésus-Christ, qui a remporté la victoire sur le démon, et qui nous a délivrés du joug dont nous étions accablés. ― À cause de l’huile ; c’est-à-dire selon l’interprétation la plus naturelle, à cause du manque d’huile.
  2. Is. 10,3 : De loin ; de l’Assyrie, qui est désignée plus bas sous le nom d’Assur, nom qui est aussi donné au roi d’Assyrie et aux Assyriens eux-mêmes.
  3. Is. 10,5 : Sa main ; littéralement leur main ; parce qu’Assur, étant un nom collectif, équivaut à un pluriel. ― Est mon indignation ; c’est-à-dire qu’Assur est l’instrument de ma colère.
  4. Is. 10,6 : Une nation trompeuse ; les Israélites, qui se disaient le peuple de Dieu, et qui violaient ses lois, et rendaient une partie de leur culte aux idoles.
  5. Is. 10,9 : Mes princes ; les princes que j’ai vaincus. ― Est-ce que Calano, est. N’ai-je pas pris les villes les plus importantes, Calano aussi bien que Charcamis, etc. ? ― Calano, ville de Babylonie, la même que Chalamis, sur le Tigre, une des nécropoles de la Chaldée, aujourd’hui Zerghul, prise par les Assyriens en 738. ― Charcamis, aujourd’hui Djérablous, sur la rive droite de l’Euphrate, ville capitale des Héthéens, prise par les Assyriens, en 717. ― Emath, aujourd’hui Hamah, dans la Cœlésyrie. ― Arphad, aujourd’hui Tell-Er âd, au nord d’Alep, à une vingtaine de kilomètres environ de cette ville. Arphad est toujours nommée avec Emath et fut sans doute prise avec celle-ci en 720.
  6. Is. 10,10 : Les royaumes des idoles. Les rois d’Assyrie emportaient comme trophée les idoles des peuples vaincus. Sargon emporta ainsi les idoles de la vile d’Azot ; Asaraddon prit les dieux des Arabes, fit écrire sur leurs statues l’éloge de son dieu Assur et les renvoya ensuite à ses adversaires.