Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1678

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26. Remets-moi en mémoire, et plaidons ensemble ; raconte, si tu as quelque chose pour te justifier.

27. Ton père le premier a péché, et tes interprètes ont prévariqué contre moi.[1]

28. C’est pourquoi j’ai déclaré souillés les princes saints ; j’ai livré Jacob à la tuerie, et Israël à l’outrage.[2]

CHAPITRE 44.


1. Et maintenant écoute, Jacob mon serviteur ; et toi, Israël, que j’ai choisi,[3]

2. Voici ce que dit le Seigneur qui t’a fait et formé, dès le sein de ta mère, ton aide : Ne crains point, Jacob mon serviteur, et toi le très juste, que j’ai choisi.[4]

3. Car je répandrai des eaux sur un sol altéré, et des ruisseaux sur une terre aride ; je répandrai mon esprit sur ta postérité, et ma bénédiction sur ta race.

4. Et elles germeront parmi les herbes, comme des saules sur des eaux courantes.

5. Celui-ci dira : Moi je suis au Seigneur ; et celui-là prendra le nom de Jacob ; et un autre écrira de sa main : Au Seigneur ; et par le nom, à Israël il sera assimilé.[5]

6. Voici ce que dit le Seigneur, le roi d’Israël, et son rédempteur, le Seigneur des armées : Je suis le premier et je suis le dernier ; et hors moi il n’y a point de Dieu.[6]

7. Qui est semblable à moi ? qu’il appelle et qu’il annonce ;

  1. Is. 43,27 : Ton père, etc. ; probablement Abraham, qui fut le père, l’auteur, la souche de la nation des Hébreux (voir Isaïe, 51, 2 ; Jean, 8, vv. 39, 56), et engagé dans l’idolâtrie de son père avant sa vocation. ― Tes interprètes, etc. ; Moïse et Aaron, qui ont été les interprètes de la volonté de Dieu, les médiateurs entre lui et le peuple, et qui ont désobéi à Dieu aux eaux de contradiction (voir Nombres, 20, 9-12).
  2. Is. 43,28 : J’ai déclaré souillés. C’est le vrai sens de contaminavi expliqué par l’hébreu. ― Les princes saints ; c’est-à-dire les princes du sanctuaire, les grands-prêtres ; l’hébreu autorise encore cette interprétation.
  3. Is. 44,1 : Voir Jérémie, 30, 10 ; 46, 27.
  4. Is. 44,2 : Le très juste (rectissime). La Vulgate a rendu (voir Deutéronome, 32, 15) le même mot hébreu par bien-aimé (dilectus), et c’est ainsi que l’ont traduit les Septante dans les deux endroits. La racine hébraïque à laquelle on attache généralement l’idée de justice, de droiture, signifie, selon nous, être heureux, fortuné. Dans tous les cas, c’est un nom propre symbolique qui s’applique au peuple d’Israël.
  5. Is. 44,5 : Et par le nom, etc. ; il se fera honneur de porter le nom d’Israël.
  6. Is. 44,6 : Voir Isaïe, 41, 4 ; 48, 12 ; Apocalypse, 1, vv. 8, 17 ; 22, 13. ― 5e Discours : Contraste entre Dieu et les idoles, chapitre 44, versets 6 à 23. Le prophète nous montre la grandeur du vrai Dieu qu’il met en opposition avec la vanité des dieux ridicules des gentils. ― Israël doit se confier en Dieu, parce qu’il lui annonce à l’avance ce qu’il se propose de faire, versets 6 à 8 ; tandis que les dieux des gentils trompent leurs adorateurs, parce qu’ils ne sont que de vaines images, œuvres des hommes, versets 9 à 17 ; l’aveuglement des païens peut seul fermer les yeux sur le néant de leurs divinités, versets 18 à 20. Puisse Israël, lui du moins, comprendre que l’idolâtrie n’est qu’un mensonge, et servir le Seigneur qui l’aime et lui pardonne ses péchés, versets 21 à 23 ! ― Le tableau de la vanité des idoles est un morceau littéraire achevé.