Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2252

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que nous renouvelions amitié et alliance comme par le passé.

4. Et les Romains leurs donnèrent des lettres pour leurs gouverneurs dans les divers lieux, afin qu’on les ramenât en paix dans la terre de Juda.

5. Or voici la copie des lettres que Jonathas écrivit aux Spartiates :

6. Jonathas, grand prêtre, et les anciens de la nation, et les prêtres, et le reste du peuple des Juifs, aux Spartiates leurs frères, salut.[1]

7. Déjà depuis longtemps des lettres ont été envoyées à Onias, le grand prêtre, par Arius, qui régnait chez vous, pour dire que vous êtes nos frères, comme le contient l’écrit mis sous vos yeux.[2]

8. Et Onias accueillit avec honneur l’homme qui avait été envoyé, et il reçut les lettres dans lesquelles il était question d’alliance et d’amitié.

9. Pour nous, quoique nous n’eussions aucun besoin de ces choses, ayant pour consolation les saints livres qui sont en nos mains ;

10. Nous avons mieux aimé envoyer vers vous pour renouveler la fraternité et l’amitié, de peur que nous ne vous devenions étrangers ; car il s’est passé bien du temps depuis que vous avez envoyé vers nous.

11. Nous donc en tout temps sans interruption dans les jours solennels, et tous les autres auxquels il le faut, nous nous souvenons de vous dans les sacrifices que nous offrons et dans les observances, comme il est permis, et comme il convient de se souvenir de ses frères.[3]

12. C’est pourquoi nous nous réjouissons de votre gloire.

13. Mais de nombreuses tribulations et de nombreux combats nous ont environnés, et ils ont combattu contre nous, les rois qui sont autour de nous.

14. Nous n’avons donc pas voulu vous être à charge ni à nos autres alliés et amis, dans ces combats.

15. Car nous avons eu du ciel du secours, et nous avons été

  1. I Macc. 12,6 ; 12.20 : Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.
  2. I Macc. 12,7 : Onias. On distingue quatre grands prêtres de ce nom. Onias Ier, fils de Jaddus, qui était grand prêtre à l’époque d’Alexandre le Grand. Il fut contemporain de Ptolémée Ier Lagus et de Séleucus Ier Nicator ; il exerça ses fonctions de 323 à 300 avant Jésus-Christ. ― Onias II, fils de Simon II, était pontife du temps de Séleucus IV Philopator (187-175). ― Onias III était grand prêtre sous le règne d’Antiochus IV Epiphane (175-164) et il fut forcé d’abandonner le souverain sacerdoce à son frère Jason, voir 2 Machabées, du chapitre 3 au chapitre 5. ― Son fils Onias IV éleva en Egypte le temple de Léontopolis. Les commentateurs ont vu dans l’Onias dont il est question ici, les uns le premier, d’autres le second et d’autres le troisième, mais il ne peut être question que d’Onias Ier, parce qu’il est le seul contemporain d’Arius, roi de Sparte. Il y a eu deux rois de ce nom. Arius Ier régna de 309 à 265 avant notre ère. C’est celui dont parle la lettre de Jonathas. Arius II, petit-fils du Ier, mourut à l’âge de huit ans en 257.
  3. I Macc. 12,11 : Dans les observances ; le grec porte, dans nos prières, ce qui a fait penser qu’on lisait primitivement dans la Vulgate in obsecrationibus, au lieu de in observationibus. D’autant que les Juifs priaient et offraient des sacrifices pour les princes leurs alliés, et pour ceux auxquels ils étaient soumis (voir 1 Machabées, 7, 33 ; Baruch, 1, 10-11).