Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2432

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37. Et ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à s’attrister et à être affligé.

38. Alors il leur dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; demeurez ici, et veillez avec moi.

39. Et, s’étant un peu avancé, il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de moi ; toutefois, non ma volonté, mais la vôtre.[1]

40. Ensuite il vint à ses disciples, et il les trouva endormis, et Il dit à Pierre : Ainsi, vous n’avez pu veiller une heure avec moi.

41. Veillez et priez, afin que vous n’entriez point en tentation ; à la vérité, l’esprit est prompt, mais la chair est faible.

42. Il s’en alla encore une seconde fois, et pria, disant : Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté se fasse.

43. Il vint de nouveau, et les trouva dormant, car leurs yeux étaient appesantis.

44. Et les ayant laissés, il s’en alla encore, et pria une troisième fois, disant les mêmes paroles.

45. Alors il revint à ses disciples, et leur dit : Dormez maintenant, et reposez-vous : voici que l’heure approche, et le Fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs.[2]

46. Levez-vous, allons ; voici qu’approche celui qui me livrera.

47. Jésus parlant encore, voici que Judas, l’un des douze, vint, et, avec lui, une troupe nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les princes des prêtres et par les anciens du peuple.[3]

48. Or celui qui le livra, leur

    qui les vénère ; leurs immenses racines, comme les accroissements séculaires, ont soulevé la terre et les pierres qui les recouvraient, et, s’élevant de plusieurs pieds au-dessus du niveau du sol, présentent au pèlerin des sièges naturels, où il peut s’agenouiller ou s’asseoir pour recueillir les saintes pensées qui descendent de leurs cimes silencieuses. Un tronc noueux, cannelé, creusé par la vieillesse comme par des rides profondes, s’élève en large colonne sur ces groupes de racines, et, comme accablé et penché par le poids des jours, s’incline à droite ou à gauche et laisse pendre ses vastes rameaux entrelacés, que la hache a cent fois retranchés pour les rajeunir. Ces rameaux, vieux et lourds, qui s’inclinent sur le tronc, en portent d’autres plus jeunes, qui s’élèvent un peu vers le ciel, et d’où s’échappent quelques tiges d’une ou deux années, couronnées de quelques touffes de feuilles et noircies de quelques petites olives bleues, qui tombent, comme des reliques célestes, sur les pieds du voyageur chrétien. » (LAMARTINE.)

  1. Matth. 26,39 : Nous avons copié Bossuet, afin d’imiter le plus possible l’admirable concision du texte sacré, qui porte à la lettre : Toutefois, non comme je veux, mais comme vous voulez.
  2. Matth. 26,45 : Dormez maintenant, etc. Ces paroles se prennent généralement dans un sens ironique. Ce n’est pas une permission que le Sauveur donne à ses apôtres, mais un reproche qu’il leur fait de ce qu’ils se mettaient si peu en peine de l’approche du péril qu’il leur avait annoncé.
  3. Matth. 26,47 : Voir Marc, 14, 43 ; Luc, 22, 47 ; Jean, 18, 3. ― Les princes des prêtres. Voir Matthieu, note 2.4. ― Les anciens du peuple. Voir Matthieu, note 16.21.