Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/999

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

18. Or, lorsqu’ils eurent dit ces choses, il se fit un pleur et de grands cris déchirants dans l’assemblée parmi tout le monde, et pendant bien des heures ils crièrent d’une seule voix vers le Seigneur, disant :

19. Nous avons péché avec nos pères, nous avons agi injustement, nous avons commis l’iniquité.[1]

20. Vous, parce que vous êtes bon, ayez pitié de nous, ou par vos châtiments, vengez nos iniquités, et ne livrez point ceux qui vous glorifient à un peuple qui vous ignore,

21. Afin qu’on ne dise pas parmi les nations : Où est leur Dieu ?

22. Et lorsque, fatigués par ces cris et lassés de ces pleurs, ils se turent,

23. Ozias, se levant, couvert de larmes, dit : Ayez l’esprit calme, mes frères, et pendant ces cinq jours attendons du Seigneur miséricorde.[2]

24. Car peut-être réprimera-t-il son indignation, et donnera-t-il la gloire à son nom.[3]

25. Mais si, ces cinq jours passés, il ne vient point de secours, nous accomplirons les paroles que vous avez dites.

CHAPITRE 8.


1. Et il arriva que Judith apprit ces paroles, Judith, veuve, fille de Mérari, fils d’Idox, fils de Joseph, fils d’Ozias, fils d’Elaï, fils de Jamnor, fils de Gédéon, fils de Raphaïm, fils d’Achitob, fils de Melchias, fils d’Enan, fils de Nathanias, fils de Salathiel, fils de Siméon, fils de Ruben ;[4]

2. Et son mari fut Manassès, qui mourut dans les jours de la moisson d’orge :

3. Car il surveillait ceux qui liaient les gerbes dans la campagne, et la grande chaleur vint sur sa tête, et il mourut à Béthulie, sa ville, et fut enseveli là avec ses pères.[5]

4. Ainsi Judith était restée veuve depuis déjà trois ans et six mois.

5. Et dans le haut de sa maison elle s’était fait une chambre secrète, dans laquelle elle demeurait enfermée avec ses servantes ;[6]

  1. Judith 7,19 : Voir Psaumes, 105, 6.
  2. Judith 7,23 : Ozias était sans doute persuadé que le peuple pourrait souffrir la soif pendant cinq jours, et il espérait en même temps que dans cet intervalle le grand prêtre lui enverrait quelque secours pour se défendre.
  3. Judith 7,24 : Donnera-t-il, etc., c’est-à-dire glorifiera-t-il son nom, fera-t-il éclater la gloire de son nom ?
  4. Judith 8,1 : Il arriva que Judith apprit ; littéralement que Judith ayant appris ; ce qui laisse la phrase suspendue et inachevée. Le grec dit simplement : Et Judith apprit. ― Au lieu de Ruben, le grec et le syriaque lisent Israël. Ruben, en effet, était fils d’Israël ou Jacob. De plus, Judith nomme expressément comme patriarche de sa tribu ce Siméon qui était fils de Jacob (voir Judith, 9, 2). Enfin on ne lit le nom de Siméon parmi les fils de Ruben, dans aucune des diverses listes généalogiques des patriarches.
  5. Judith 8,3 : La grande chaleur vint sur sa tête ; il fut frappé d’insolation, accident commun en Palestine.
  6. Judith 8,5 : Une chambre secrète, en grec, une tente. Elle avait disposé sur la terrasse de sa maison, qui en formait le toit, une espèce de tente, où elle vivait retirée.