Page:Labé - Élégies et Sonnets, Sansot, 1910.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
LOUISE LABÉ


la société mondaine de cette ville, des amitiés littéraires, des femmes charmantes et habiles en amour — en particulier de Jeanne Gaillarde — qu’il y retourne à plusieurs reprises et que chaque fois il la quitte à regret.

Adieu Lyon qui ne mords point
Lyon plus doux que cent pucelles…

N’oublions ni Lemaire des Belges, ni Mellin de Saint-Celais, ni Antoine du Moulin, ni Olivier de Magny, ni notre grand Maurice Scève. Illustres prosateurs ou poètes, érudits ou humanistes, archéologues ou artistes, collectionneurs ou mécènes se donnèrent rendez-vous à Lyon où, par surcroît, régnait une grande liberté religieuse et une complète indépendance de pensée.

De ces influences combinées devait naître une doctrine nouvelle qui a beaucoup contribué à l’élaboration d’un idéal tout neuf de l’amour, de la femme, de l’amitié, de la vertu : le Platonisme.

Cette religion de la beauté avait été importée à Lyon par les Florentins. Il y aurait, à ce sujet, une curieuse étude à tenter des différences entre le platonisme lyonnais et celui du nord de la France : celui-ci plus scientifique, plus directement poussé vers l’hellénisme et l’imitation de Platon ; celui-là