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Page:Laberge - Hymnes à la terre, 1955.djvu/74

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RÉFLEXIONS

facile de voir le colosse américain se jetant sans le moindre prétexte, simplement pour le sport, dans la deuxième guerre mondiale, l’une des plus terribles, des plus désastreuses qui aient jamais affligé l’humanité.

Le blâme pour cette stupide intervention des États-Unis dans un conflit qui ne les regardait en aucune façon doit être attribué à l’incommensurable bêtise de Franklyn Delano Roosevelt, président de la République qui voulait à tout prix jouer le premier rôle dans l’une des plus grandes tragédies de tous les temps.

Si un groupe de bandits puissamment armés entraient chez vous avec l’intention de vous massacrer vous et votre famille et que vous réussissiez à les réduire à l’impuissance, seriez-vous justifiable de leur faire subir le sort qu’ils vous ménageaient ? Sûrement que oui. Mais après la guerre, les Américains et les autres Alliés ont envoyé par centaines à l’échafaud des Allemands qui n’étaient coupables que d’avoir mis à mort les aviateurs tombés en leur puissance alors qu’ils arrivaient au-dessus des villes avec des cargaisons de bombes explosives et incendiaires qui devaient semer le carnage et la mort parmi la population civile. Est-ce là de la justice ou de la barbarie ? C’est la loi du plus fort. Vae victis !

Les Américains n’ont pas le monopole de la férocité et de la barbarie. Le ministre de la Justice du gouvernement de France a annoncé en effet que plus de 10,000 français ont été exécutés sommairement par les fanatiques patriotards de la Résistance. C’est l’acceptation de la dure réalité par les victimes qui a probablement sauvé Paris de la destruction. Charles Maurras qui