Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/100

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JENNY, en anglais.

How dark it is !  Oh ! comme il fait noir !

LUCIEN.

Ne craignez rien… je vais éclairer… (Il allume une petite bougie-allumette qu’il tient à la main.)

JENNY, en anglais.

Where are we ?  Où sommes-nous ?

LUCIEN.

Plaît-il ?

JENNY, répétant, en anglais.

Where are we ?  Où sommes-nous ?

LUCIEN.

Elle parle trop vite. (La contemplant.) Me voici seul avec elle… en tête à tête… J’ai envie de lui dire des bêtises… Elle ne comprend pas… ainsi !… (À Jenny.) Savez-vous qu’en vous regardant, il me vient un tas de petites idées… prématurées.

JENNY, en anglais.

What o’clock is it ?  Quelle heure est-il ?

LUCIEN.

Elle me demande l’heure. (À Jenny.) Minuit un quart… Demain soir, à pareille heure, nous serons mariés… Il faudra souhaiter le bonsoir à votre vieux crétin d’oncle et prendre en rougissant le bras du petit bonhomme que voilà… et alors… Laissez donc votre laine, c’est agaçant… Et alors… je vous parlerai le langage universel… Connaissez-vous le langage universel ?

JENNY, en anglais.

It is time to go.  Il est temps de s’en aller.

LUCIEN.

Trop vite !… Vous verrez comme je suis gentil. (Il se brûle.) Ah ! prelotte ! (Il allume une autre bougie qu’il plante sur sa boîte.) Vous ne pouvez pas me juger comme ça… en costume de voyage… et une allumette à la main…