Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ACTE QUATRIÈME

Le théâtre représente une chambre d’hôtel garni. Au fond sont trois lits ; celui de gauche est fermé par des rideaux mobiles. Une canne à pêche est posée près du lit de droite ; un parapluie se trouve près du lit du milieu. Trois chaises.



Scène première

GINGINET, JULES. Au lever du rideau, tous les deux sont couchés. Ginginet occupe le lit du milieu, et Jules celui de droite. Le troisième lit, placé à gauche, est complètement caché par les rideaux formant alcôve. Jules est entassé sous ses draps et ne laisse pas voir sa tête ; la scène est dans une demi-obscurité. On entend sonner cinq heures à l’horloge de la paroisse.
GINGINET, qui s’est retourné plusieurs fois dans son lit, se réveillant tout à coup et se donnant une claque sur la joue.

Diables de cousins ! ils vous sifflent dans les oreilles… (Il se recouche, et après un temps se donne une nouvelle claque sur la joue.) Impossible de dormir ! (Il cherche à attraper un cousin avec la main.) Non ! je l’ai manqué ! Sapristi ! j’ai faim… Il s’est trouvé que le castor était un bonnet à poil… impossible de le découper… le maître de l’établissement nous a indiqué cet hôtel… (Il cherche à prendre un cousin.) Je l’ai encore manqué !… Il était minuit, et comme le train ne passe qu’à six heures huit… je me suis dit : Couchons-nous ! (Indiquant le lit fermé par les rideaux.) Ma femme est là… Dors-tu, ma bonne