Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/122

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JULES.

Très bien ; va-t’en ! marche sur tes pointes…

LA BONNE.

Et mes sabots !

GINGINET.

Plus tard… quand nous partirons… Elle ferait un tapage dans le corridor ! (La Bonne sort sur la pointe des pieds.)

JULES.

Maintenant, habillons-nous…

GINGINET.

Sans bruit ! (Poussant un grand cri.) Ah ! saprelotte !

JULES, effrayé.

Taisez-vous donc ! Êtes-vous bête de crier comme ça ?

GINGINET.

Si vous saviez ce qui m’arrive…

JULES.

Quoi ? Dites-le tout bas !

GINGINET.

Ma sacoche est restée sous le traversin… et il dort dessus.

JULES.

Eh bien ?

GINGINET.

Il y a dedans la dot de Jenny… cent cinquante mille francs !…

JULES, s’oubliant et poussant un cri.

Saprelotte !

GINGINET, se baissant vivement.

Taisez-vous donc !

JULES.

Ça m’a échappé…

GINGINET.

Vous comprenez que je n’ai pas envie de perdre cette somme.

JULES.

Comme tuteur… ce serait d’une mauvaise gestion… Eh bien ! tâchez de rattraper votre affaire… moi, je vais faire un tour dans le couloir.