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LES CHEMINS DE FER

souffle sur sa saucisse comme pour en chasser la poussière.)


Scène II

TAPIOU, ACTIONNAIRES, LUCIEN, puis JULES MÉSANGES.
TAPIOU, commençant à déjeuner.

Voilà le seul bon moment de la journée…

LUCIEN, entrant, très-affairé. À Tapiou.

Vite ! un bordereau… je suis pressé…

TAPIOU, machinalement et la bouche pleine.

Allez vous asseoir… que l’on vous appellera…

LUCIEN.

Je vous demande un bordereau.

TAPIOU, lui remettant un bordereau.

Voilà… Allez vous asseoir… (À part.) Allons, bon ! on n’a pas mis de sel dans les z’haricots !

LUCIEN.

Nous disons donc que j’ai 12,500 francs de coupons à toucher pour monsieur Bernardon, mon patron… (Voyant la table occupée.) Bien ! les places sont prises… En attendant… piochons mon anglais… (Montrant un livre qu’il tire de sa poche.) C’est un guide de la conversation… car avant quarante-huit heures, j’aurai épousé une Anglaise… Malheureusement elle ne sait pas un mot de français… C’est très-gênant… je serais bien aise, pour le premier soir, de lui décocher quelques phrases significatives… mais décentes… Il est très-commode, ce petit livre… il y a des dialogues pour toutes les circonstances de la vie… Voyons… (Feuilletant son livre et lisant.) « Pour aller à la comé-