Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/48

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COURTEVOIL.

En retraite… Je me suis fixé à Strasbourg… pour voir des militaires… des frères d’armes… Je repars ce soir… par le train de sept heures…

JULES.

Bon voyage !

COURTEVOIL, lui prenant le bras.

Et si vous n’êtes point une femmelette énervée par le luxe de la grande ville… vous m’emboîterez le pas !

JULES.

Pour quoi faire ?

COURTEVOIL, doucement.

Accepteriez-vous une petite partie ?

JULES, vivement.

Un duel ?

COURTEVOIL.

Nous nous battrons à la frontière… il n’y a que le pont à traverser…

JULES.

Paye-t-on ?

COURTEVOIL.

Pas les militaires.

JULES.

Ah ! c’est charmant… pour les bourgeois !

COURTEVOIL.

Le premier arrivé attendra l’autre…

JULES, à part.

Sous l’orme…

COURTEVOIL.

Est-ce convenu ?

JULES.

Parbleu !

COURTEVOIL.

À demain six heures… au bout du pont… C’est un point de vue…