Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/243

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Edgard.

Moi ? je vais… je vais voter !… Le scrutin ferme à cinq heures…

Florestine.

Bah ! voter ?

Edgard.

C’est un devoir, mademoiselle… c’est un devoir !

Florestine.

Approchez-moi donc ce tabouret.

Edgard, stupéfait.

Quel tabouret ?

Florestine.

Là… pour mettre sous mes pieds.

Edgard.

Oui… oui… (À part, portant le tabouret.) Ah ! que je suis donc content d’avoir mis une cravate blanche !

Il le lui donne.

Florestine.

Merci !… (Se renversant dans le fauteuil.) Ah ! on est bien comme ça !

Edgard, à part, en montrant les pieds de Florestine.

Voyez-vous les chaussons de lisière ? Tiens, non ! elle n’en a pas !… Elle en avait ce matin… (Au public.) Si vous étiez venus ce matin, vous les auriez vus… (Haut, lui serrant la main.) Je reviens !

Fausse sortie.

Florestine, le retenant.

Asseyez-vous… là… près de moi…

Edgard. Oui…c’est que le scrutin…

Il s’assied sur le tabouret.