Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Pontbichet, toujours derrière les rideaux.

Je vous les passerai à un franc.

Dardard, calculant.

C’est vendu ! c’est une très bonne opération.

Pontbichet, sortant habillé.

Là ! me voici… Dites donc, est-ce heureux que vous soyez allé au théâtre de M. Dormeuil ?

Dardard.

Oui, il pleuvait, je suis entré pour faire mes comptes… je me croyais au café de Foy… je demande une groseille, on me sert un vaudeville.

Pontbichet.

Vous aimez les vaudevilles ?

Dardard.

Oh ! Dieu ! je les ai en horreur !… c’est toujours la même chose ; le vaudeville est l’art de faire dire oui au papa de la demoiselle qui disait non… Voici l’ordre et la marche : on lève le rideau…

Air : Vaudeville de Préville et Taconnet

Salut d’abord, salon délicieux !
Mais par la gauche entre, en toussant, un père
La fille pleure avec son amoureux,
Petit monsieur bien mis, qui tous les soirs vient plaire…
On lui dit non, mais cela veut dire oui.
Au bout d’une heur, grâce à son éloquence,
Chacun s’embrasse et l’ouvrage est fini !

Pontbichet

Mais le public ?