Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/138

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Machut.

C’est dans deux heures qu’on va élire le président du comice agricole d’Arpajon.

Jean.

Croyez-vous que M. Caboussat soit renommé ?

Machut.

Je n’en doute pas. J’ai déjà bu treize verres de vin à son intention.

Jean.

Vrai ? Eh bien, ça ne paraît pas.

Machut.

Je cabale pour ton maître. C’est juste, j’ai la pratique de la maison.

Jean.

Il a un concurrent qui est malin, M. Chatfinet, un ancien avoué… Depuis un mois il ne fait que causer avec les paysans…

Machut.

Il fait mieux que ça. Dimanche dernier, il a été à Paris, et il en est revenu avec une cinquantaine de petits ballons rouges qui s’enlèvent tout seuls… et il les a distribués gratis aux enfants de la classe agricole.

Jean.

Ah ! c’est très fort !

Machut.

Oui, mais j’ai paré le coup… j’ai répandu le bruit que les ballons attiraient la grêle… et on les a tous crevés.

Jean.

Quel diplomate que ce père Machut !

Machut.

Nous ne voulons pas de Chatfinet… À bas Chatfinet !