Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/179

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Poitrinas ne s’est-il pas mis dans la tête de te marier à son fils Edmond…

Blanche.

Ah ! vraiment ?

Caboussat.

Tu ne le connais pas… je vais te le dépeindre… Ce n’est pas un mauvais sujet… mais il est chauve, myope, petit, commun… avec un gros ventre…

Blanche.

Mais, papa…

Caboussat.

Ce n’est pas pour t’influencer… car tu es parfaitement libre… De plus, il lui manque trois dents… par-devant.

Blanche.

Oh ! par exemple !

Caboussat.

De plus… il a un défaut… un défaut énorme… qui est presque un vice…

Blanche, effrayée.

Un vice, M. Edmond !

Caboussat, tirant la lettre remise par Poitrinas.

Attends ! je l’ai là ! dans ma poche… Ecoute et frémis ! (À part.) Elle trouvera peut-être le défaut, elle ! (Lisant.) "Mon cher papa, il faut que je te fasse un aveu… dont dépend le bonheur de toute ma vie… J’aime mademoiselle Blanche d’un amour insensé…"

Blanche, à part, touchée.

Ah ! qu’il est bon !

Caboussat, lisant.

"Depuis que je l’ai vue, je ne mange plus, je ne dors plus… "