Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/201

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HENRIETTE, bas, à Blandinet.

Toujours la même chanson !

LÉONCE, bas.

Soixante et unième couplet !

BLANDINET, bas.

je vais lui parler… ça devient un abus ! (Haut, se levant.) Monsieur Mizabran, j’espère que vous ne prendrez pas en mauvaise part ce que je vais vous dire… mais je vous avoue… qu’aujourd’hui… (Regardant Henriette et élevant la voix.) j’espérais un peu d’argent…

MIZABRAN.

Croyez que…

BLANDINET, baissant la voix.

Pas tout !… mais un peu…

MIZABRAN.

Ce n’est pas ma faute, monsieur Blandinet… et certainement, si je le pouvais… car, je le disais encore ce matin à ma femme : « Il n’y a pas de plus grand bonheur que de payer son terme ! »

BLANDINET.

Très-bien… ces sentiments vous honorent…

MIZABRAN.

Mais la chaussure ne va pas… c’est la guerre d’Amérique qui en est cause… Je n’y peux rien, moi !

BLANDINET, à sa femme et à son fils, en se rasseyant à table.

Le fait est qu’il n’y peut rien…

MIZABRAN.

Sans compter que ma femme est malade et que mon petit dernier a la coqueluche… Il tousse à fendre vos plafonds…