Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/237

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FRANÇOIS, à part.

Paresseux !

BLANDINET, lisant.

« Mon père est aveugle, ma mère paralysée, j’ai de plus trois petits enfants au berceau qui me demandent du pain… »

FRANÇOIS, à part.

Au berceau… ils parlent de bonne heure !

BLANDINET, lisant.

« Nous laisserez-vous dans la peine, vous dont l’âme est si généreuse ? Simonot rue du Contrat Social, 15 bis, au septième, l’échelle à droite… » (Ému.) On monte chez eux par une échelle !

FRANÇOIS, ironiquement.

Ce n’est pas commode pour le père aveugle !

BLANDINET, de bonne foi.

Et la mère paralysée… (Lisant.) « Post-scriptum. Laissez la réponse chez le concierge. » (Tirant sa bourse.) Pauvres gens !

FRANÇOIS.

Comment ! tu gobes ça, toi ?

BLANDINET.

Oh ! on n’invente pas ces choses-là !… un père aveugle… une échelle… une mère paralysée… D’ailleurs, ce sont mes petits oiseaux… chacun a les siens !

FRANÇOIS.

Qu’est-ce que tu chantes ?

BLANDINET.

C’est juste… tu n’étais pas là… Crois-tu que quarante francs ?…