Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/241

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LÉONCE, entrant par la gauche, deuxième plan, son chapeau sur la tête.

Tiens ! c’est toi !

TIBURCE.

Bonjour, Léonce… j’attends papa…

LÉONCE.

Il n’est pas encore levé.

TIBURCE.

Je le sais… il a dîné hier avec ton père… et tout me porte à croire que ces deux burgraves ont fortement causé avec la veuve Cliquot…

LÉONCE.

Qu’est-ce que ça veut dire ?

TIBURCE.

C’est un mot de mon quartier… pour indiquer qu’on n’aime pas la bière…

LÉONCE.

Tu seras donc toujours fou ?

TIBURCE.

Papa n’est pas là… et pourtant je ne suis pas en train de rire ce matin.

LÉONCE.

Tu as du chagrin ?…

TIBURCE.

Ah bien, oui !… non… mais j’ai douze mille francs de dettes !

LÉONCE.

Toi ! des dettes ?…

TIBURCE.

Dame ! depuis deux ans que papa m’a coupé les vivres…