Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/332

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Madame Malingear.

On dira qu’il est sous presse… et la première imprimerie qui brûlera…

Malingear.

Et cette immense clientèle dont tu m’as gratifié ?

Madame Malingear.

J’ai eu tort… La première fois que cette dame nous fera visite, je rétablirai les choses dans leur vraie situation… "Madame, je vous présente M. le docteur Malingear, un fruit sec de la Faculté… Il ne soigne que des cochers gratis !… Mademoiselle Malingear… elle sait lire, écrire et compter. Madame Malingear… qui fait ses robes elle-même et raccommode, avec tendresse, les habits de son mari…"

Malingear.

Il est inutile d’entrer dans ces détails, et plus inutile encore d’entasser tous ces mensonges… Veux-tu que je te le dise, c’est de l’orgueil ! c’est de la vanité !… Tu veux jeter de la poudre aux yeux !

Madame Malingear.

C’est vrai… j’en conviens.

Malingear.

Ah !

Madame Malingear.

Mais, en cela, je ne fais que suivre l’exemple de mes contemporains… Chacun passe sa vie à jeter des petites pincées de poudre dans l’œil de son voisin… Pourquoi fait-on de la toilette ? Pour les yeux des autres !

Malingear.

Allons donc !