Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/420

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pas un mot de Baculard ! Alors, je vais trouver le colonel, et je lui dis : "Colonel, je vous remercie, mais Baculard, un vieux camarade de Constantine, a cueilli la gauche. — Eh bien, après ? — Dame ! colonel, il serait peut-être opportun de le mettre aussi à l’ordre du jour…"

Madame de Guy.

Eh bien ?

Horace.

Eh bien, le colonel m’envoie promener… J’insiste, il se fâche… je m’échauffe, et il me campe aux arrêts pour huit jours !… Ca me vexe, je prends la mouche, et, aussitôt la campagne terminée, j’envoie ma démission… datée de Pékin ; c’est une bêtise !

Madame de Guy.

Ah ! je reconnais bien là ta mauvaise tête !

Horace.

J’aime Baculard, moi !

Madame de Guy.

Je ne t’en veux pas ! puisque ton coup de tête te permet de rester avec nous… Mais tu as un vilain défaut, tu es emporté, colère…

Horace.

Oh ! un peu vif, mais je me corrigerai… Contre qui pourrais-je me fâcher ici ? Je vivrai près de vous bien doucement, bien tranquillement, comme un petit rentier. J’ai douze mille francs de rente…

Madame de Guy.

Ah ! oui, on va loin avec ça ! tu les mangeras en six mois !

Horace.

Oh ! vous ne me connaissez pas ! D’abord, j’ai trouvé un excellent moyen…