Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/436

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pointes et de piquants comme tous ceux de son espèce… Un jour, ce grand penseur se dit : "À quoi bon cette agglomération de petites baïonnettes improductives qui se dressent sur mon dos à la moindre alerte ? Cet appareil de guerre est vraiment désobligeant pour mes voisins. Supprimons-le ! " Il le supprima, l’imbécile !

Désambois.

Qu’arriva-t-il ?

Horace.

Il arriva une fouine, qui le trouvant gras et sans défense, le croqua comme un oeuf ! Mettez ça en vers si ça vous fait plaisir.

Désambois.

Je comprends. C’est un apologue.

Lucile, riant.

Cela vous apprendra à vous attaquer à mon cousin… un homme qui revient de Chine… après avoir passé par Sébastopol !…

Désambois.

Vous étiez au siège de Sébastopol ?

Horace.

Oui, monsieur…

Désambois.

Oserai-je vous demander un renseignement précieux… au point de vue de la statistique ?…

Horace.

Parlez.

Désambois, tirant son carnet et s’apprêtant à écrire.

Pourriez-vous me dire combien il a été lancé de projectiles, tant du côté des Russes que du côté des alliés ?