Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/439

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Magis.

J’ai su éviter les entraînements du plaisir, dont la pente, toujours facile, conduit tant de brillantes organisations à l’anéantissement de leurs facultés intellectuelles et morales…

Horace, à part.

Ce n’est pas un homme… c’est une tirade !

Il va au guéridon et se met à feuilleter l’Illustration.

Magis.

Ma vie est simple, normale, rationnelle…

Madame de Guy :

Certainement, monsieur…

Désambois, bas.

Laissez-le parler ! Il est étonnant !…

Magis.

Je me lève à sept heures… je déjeune avec une tasse de lait… sans sucre… c’est mon meilleur repas !

Horace, feuilletant l’Illustration, avec impatience.

Cristi !…

Magis.

Je sors… je marche une heure… puis je rentre, je me recueille… Après, je m’enfonce dans mes livres… des livres sérieux !…

Désambois.

Parbleu !

Magis.

Je dîne à six heures… légèrement ! Après mon dîner, je me joins à quelques amis, des esprits solides, avec lesquels je me trouve en communion d’idées ; nous échangeons, dans une conversation substantielle et robuste,