Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/496

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Lucile, se levant.

Ah ! donnez ! (Baptiste sort. Admirant le bouquet.) Ah ! les jolies fleurs ! Elles sont d’un goût charmant !

Horace, ironiquement.

Oui… voilà ce qu’on appelle un bouquet sérieux… un bouquet de deuil.

Lucile, passant à gauche.

Chacun son goût. Moi, je le trouve délicieux.

Horace.

J’espère, cependant, que vous allez le renvoyer.

Lucile.

Et pourquoi donc ?

Horace.

Mais il me semble que, n’épousant pas M. Magis, vous n’avez pas le droit d’accueillir ses bouquets…

Lucile.

J’aime les fleurs.

Horace.

Ah ! c’est trop fort ! (Se contenant.) Lucile, encore une fois, je vous prie de renvoyer ce bouquet.

Lucile.

Du tout ! je le garde !

Horace.

Croyez-moi, ne me poussez pas à bout.

Lucile.

Non seulement je le garde, mais je vais le placer dans ma chambre, sur ma cheminée.

Elle fait un pas.

Horace, lui barrant le passage.

Lucile, je vous le défends !