Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/108

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Célimare, lui prenant le bras.

Il y a de quoi le devenir… Je suis si heureux, ici… loin du bruit… loin du monde…

Emma, souriant.

Loin de M. Vernouillet, surtout…

Célimare, demi-ton de reproche. Ah ! Emma !… c’est de la méchanceté !… Tu m’avais promis de ne plus m’en parler.

Emma.

Moi ?

Célimare.

Oui… tu m’as pardonné… Lundi, tu m’as pardonné !…

Emma, baissant les yeux.

Je vous ai pardonné… mais je vous en veux toujours… Une pareille conduite…

Célimare.

D’abord, je ne te connaissais pas… Et puis, j’étais jeune… j’ai été entraîné… Mais, c’est ma seule faute… mon seul crime… car c’en est un !

Emma.

Est-ce bien vrai, monsieur ?

Célimare.

Je l’ai juré… sur la photographie de ta mère… Veux-tu que je recommence ?

Emma.

C’est inutile !…

Célimare.

D’ailleurs, tu penses bien qu’un jeune homme qui s’est laissé prendre une fois n’a pas envie de recommencer…