Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/150

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Jurançon.

Je te l’accorde, je perds mes arrhes… mais voilà que ta femme devient intéressante.

Bécamel.

À qui la faute ?

Jurançon.

Parbleu ! ce n’est pas la mienne !…

Cyprien, à part, se levant et allant s’asseoir au fond, à droite de la porte.

Cristi ! (Lisant.) "La France depuis 89…"

Jurançon.

Dans cette conjoncture, tu me demandes un second délai.

Bécamel.

Je ne pouvais pas m’expatrier sans avoir embrassé mon enfant.

Jurançon.

Je reperds mes arrhes… Ta fille arrive, tu l’embrasses… Je te dis : "Cette fois, nous allons partir ? " tu me réponds : "Attendons qu’elle soit sevrée…" J’attends !… "Attendons qu’elle ait fait ses dents…" J’attends !… "Attendons qu’elle ait terminé son éducation…" J’attends toujours !…

Bécamel.

Ce bon Jurançon !

Jurançon.

Que diable ! je ne peux pas passer ma vie à retenir mes places.

Bécamel.

Je ne te demande plus que quelques jours.