Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/169

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enchanté d’avoir pu vous être agréable…

Cécile, lui faisant une longue révérence.

Monsieur…

Beaudéduit, saluant profondément.

Mademoiselle… (Cécile remonte vers la droite. À part, en passant à gauche.) Elle est fort bien, cette jeune personne.

Cécile, à part.

Il est très aimable ! (Haut, et le saluant de nouveau.) Monsieur…

Beaudéduit, saluant.

Mademoiselle…

Cécile sort par la droite.


Scène VI

Beaudéduit, seul ; puis Dominique
Beaudéduit, seul, la regardant sortir.

Voilà une petite femme comme en rêve mon célibat ! Mais j’ai renoncé au mariage. (Regardant sa montre.) Il est long, ce monsieur avec sa lettre. J’en ai déjà manqué dix-sept… par la faute de mes beaux-pères… j’ai la main malheureuse… je suis toujours tombé sur des hérissons, des gens crochus, biscornus !… (S’interrompant et avec une impatience plus marquée.) Ah çà ! cet animal-là n’en finit pas… (Reprenant.) Moi, au contraire, je suis d’un caractère tout rond… je ne me fâche de rien !… Exemple… Hier je passais rue du Coq… il pleuvait… j’entends derrière moi une femme qui dit à son mari : "Là, pourquoi n’as-tu pas pris de parapluie ? Ma foi, non, répond cet homme, on a l’air trop serin !…" Trop serin !… et j’en tenais un,