Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/194

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Bécamel.

Comment donc !… mais je vous en prie…

Il lui tape encore sur le ventre.

Beaudéduit, à part.

Il est très bonhomme ! (Il lui donne trois autres tapes sur le ventre.) Là ! Maintenant, parlons du contrat.

Bécamel.

Je pose d’abord un principe.

Beaudéduit.

Pardon… vous ne me connaissez pas… Voici mon histoire en deux mots… Mon père était Suisse.

Bécamel.

Portier ?

Beaudéduit.

Plaît-il ?

Bécamel.

Portier ?

Beaudéduit, un peu sèchement.

Non, monsieur… Suisse de Genève… en Suisse ! (À part.) Est-ce que j’ai l’air d’être le fils d’un portier ! (Haut.) Ma famille quitta la France à l’époque de la révocation de l’édit de Nantes.

Bécamel.

Oui.

Il bâille.

Beaudéduit le regarde et reprend vexé.

De l’édit de Nantes !… qui força tant de Français à s’expatrier.

Bécamel.

Oui… (Il bâille de nouveau.) Oui, oui, oui !…