Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/105

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Armand.

Thérèse ! est-ce bien vous, vous si grave, si bienveillante… qui marchiez toujours les yeux baissés ?

Thérèse.

Ca… c’est notre professeur de maintien qui me l’avait recommandé.

Armand.

Comment ! ces regards longs et tristes ?…

Thérèse.

Ah ! j’ai eu bien de la peine à me les mettre dans la tête ! mais le professeur me disait toujours : "Mademoiselle Thérèse, vous riez trop ! ce n’est pas convenable… pensez à quelque chose de triste ! "

Armand.

Et à quoi pensiez-vous ?

Thérèse.

Je pensais que Boboche, notre petit chat de la pension, allait mourir !… Qu’as-tu donc ?…

Armand.

Rien. (À part.) Boboche !… (Haut.) Continuez… j’ai besoin de forces… j’ai besoin de vous entendre !… Ainsi, je vous paraissais bien ridicule ?

Thérèse.

Oh ! je n’ai pas dit cela !

Armand.

Avec mes habits trop courts…

Thérèse, riant.

Et tes gros souliers… toujours dénoués.

Armand.

Et vous n’avez jamais remarqué autre chose ?