Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Dutrécy.

Comment ! une déclaration de guerre ?

De La Porcheraie, remettant un papier timbré à Dutrécy. -Tenez !… voilà son projectile !…

Dutrécy.

Voyons !… (Lisant.) "L’an 1864, le 23 février, à la requête de madame…"

De La Porcheraie.

Passez ! passez !

Dutrécy, lisant.

"J’ai dit et déclaré à mon dit sieur de La Porcheraie, que, si la requérante est demeurée pendant quelques années séparée de fait avec le dit sieur de La Porcheraie, c’était par suite d’un commun accord avec ce dernier et la dite requérante ; que madame de La Porcheraie entend aujourd’hui réintégrer le domicile conjugal…"

De La Porcheraie.

Qu’est-ce qui lui prend, après onze ans d’une séparation sans nuage ?

Dutrécy.

"Que cependant, si le sieur de La Porcheraie refuse de la recevoir, ce refus n’est pas fondé puisqu’il n’est appuyé sur aucun motif légitime ; qu’en effet, aucune séparation de corps n’a été prononcée entre les deux époux ; qu’aux termes de l’article 214 du code Napoléon, la femme a le droit d’habiter avec son mari et de le suivre partout où il jugera convenable de résider…"

De La Porcheraie.

C’est de l’arbitraire !…