Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/171

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(Montrant deux petites bouteilles d’échantillon.) Je n’en avais pas besoin… mais j’en ai pris quatre pièces.

Cécile.

Vous avez acheté du vin ?

Annette.

Votre cave est pleine.

Elle remonte.

Thibaudier.

Je sais bien… Mais le moyen de refuser un monsieur bien mis… qui vient de faire quatre lieues… de Paris à Chatou…pour vous offrir sa marchandise… Car, enfin, il s’est dérangé, cet homme !

Cécile.

Mais c’est vous qu’il a dérangé.

Annette, au fond.

Est-il bon, au moins, son vin ?

Thibaudier.

Veux-tu goûter ?

Annette, prenant un verre sur le buffet.

Voyons ! (Elle boit et jette un cri.) Brrr !

Thibaudier.

C’est ce qu’il m’avait semblé… J’ai même osé lui dire… avec ménagement : "Votre vin me paraît un peu jeune ! " J’ai cru qu’il allait se fâcher… Alors, j’en ai pris quatre pièces…

Annette, prenant les échantillons.

Voilà de quoi faire de la salade. (On sonne à gauche.) C’est M. Garadoux qui sonne pour me faire ouvrir sa fenêtre.

Elle entre à gauche, pan coupé.