Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/187

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Frémissin, à part, tenant le sucrier.

Si son père nous surprenait dans cette position !… Il faut pourtant que je lui dise quelque chose… j’ai l’air d’un idiot ! (Surmontant sa timidité, haut.) Mademoiselle Cécile !…

Cécile, avec un sourire encourageant.

Monsieur Jules ?

Frémissin, balbutiant.

Il est bien blanc, votre sucre !…

Cécile.

Comme tous les sucres…

Frémissin, avec tendresse.

Oh ! non, pas comme tous les sucres !

Cécile, à part.

Qu’est-ce qu’il a donc ?

Frémissin, à part.

J’ai été trop loin. (Haut.) Est-il de canne ou de betterave ?

Cécile.

Je ne sais pas… je n’en connais pas la différence.

Frémissin.

Oh ! elle est très grande… l’un est bien plus… tandis que l’autre… est récolté par les nègres…

Cécile, le regardant très étonnée.

Ah ! je vous remercie !

Elle reprend son sucrier, s’éloigne de lui et va au buffet.

Frémissin, à part.

C’est bien fait ! pourquoi vais-je me fourrer dans la question des sucres ?