Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/225

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Manicamp, avec attendrissement.

Et dans quelques jours… ma fille sera… ah ! mon cher Folleville ! mon bon Folleville !… Embrassons-nous, Folleville !

Folleville.

Avec plaisir, Manicamp. (Ils s’embrassent.) Sans reproches, c’est la troisième fois.

Manicamp.

C’est possible ! mais je vous aime tant !

Folleville.

Voyons, Manicamp, pas d’exaltation… Qu’est-ce que je vous ai fait pour être aimé comme ça ?

Manicamp.

Voici comment ça m’est venu… Nous chassions le canard sauvage…

Folleville.

Ah ! bah ! vous pensez encore à cette vieille histoire ?

Manicamp.

Toute ma vie, Folleville, toute ma vie ! car sans vous… sans votre magnanimité…

Folleville.

À quoi bon rappeler ?…

Manicamp.

Si, si, je me suis conduit à votre égard comme un palefrenier… que voulez-vous ! Je suis vif, je m’échauffe, je m’emporte comme une soupe au lait… et je deviens d’une brutalité ! (Reprenant.) Nous chassions donc le canard…

Folleville.

Assez, assez, je la connais…