Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/313

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Madame Galimard.

Qui sait ? c’est peut-être la Providence qui vous a jeté sur mon chemin pour me rendre le calme, le repos, le bonheur…

Antony, remerciant.

Le bonheur !… ah ! madame !… (À part.) Je suis exactement dans la position de Ruy Blas, faisant l’œil à la reine d’Espagne… Je suis fâché d’être en cuisinier !

Il jette au loin son tablier.

Madame Galimard.

Surtout le silence le plus absolu… devant mon mari !

Antony.

Tiens, parbleu ! je ne suis pas assez bête pour aller… (À part.) On ne conte jamais ces choses-là au roi d’Espagne.

Madame Galimard.

Ainsi je puis compter sur vous ?

Antony, à part.

Il faut pourtant que je lui dise quelque chose d’aimable… (Haut.) Comme Napoléon sur sa vieille garde !… et, en échange…

Madame Galimard.

Je vous donnerai…

Antony, avançant la joue.

Quoi ?

Madame Galimard.

Les clefs de la cave…

Antony, amoureusement.

Et encore ?