Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pépinois

C’est déchirant !

Sabouleux

Eponge ta prunelle !
Et r’tiens, enfant, ce dicton très sensé :
"Chaqu’soir le sage, en soufflant sa chandelle,
Doit s’dir : Demain, j’puis être… cuirassé ! "
Et ça l’cuirass’ quand il s’voit… cuirassé !

Prout !… L’embêtant, c’était mes deux nourrissons… je ne pouvais pas passer ma vie à leur entonner du cassis

Pépinois.

Ca les aurait grisés.

Sabouleux.

Alors, je cherche une nourrice par tout le village… Mais il n’y en avait pas de prête pour le moment…

Pépinois.

Pourquoi que vous n’avez pas reporté la petite à ses parents ?

Sabouleux.

Tiens ! qu’il est bête ! cent francs par mois… Est-ce qu’on rapporte ça aux parents ?

Pépinois, avec conviction.

Il a raison ! il a raison !

Sabouleux.

Tout à coup je me rappelle que ma chèvre a un chevreau…

Pépinois.

Tiens ! un frère de lait !

Sabouleux.

Juste !… Je vends le frère de lait… pour faire des gants ;