Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/392

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Goberval, sans voir Pépinois.

Voltaire l’a dit : "Les fautes des pères ne doivent pas retomber sur la tête des enfants…"

Pépinois, interloqué.

Monsieur ?

Sabouleux.

Il l’a dit !

Goberval.

Je viens à toi sans amertume… cher enfant !…

Il se baisse et embrasse Pépinois sur le front.

Pépinois, toujours baissé.

Monsieur… est bien bon ! (À Sabouleux.) Qu’est-ce qu’y me veut ?

Sabouleux, bas.

Baisse-toi !

Goberval.

C’est le pardon sur les lèvres… que mon cœur te crie : Pauvre innocente créature !… (Il pose la main sur la tête de Pépinois, qui se relève de toute sa hauteur.)

Qu’est-ce que c’est que ça ?… Cet enfant a plus de huit ans !…

Sabouleux.

Baisse-toi !

Pépinois.

Vingt-sept aux betteraves !

Goberval, outré.

Femme Sabouleux !… Je conçois les plus étranges soupçons… Je vous somme péremptoirement de me livrer ce jeune adulte…

Sabouleux.

Voilà la chose… Le cousin Sabouleux m’ayant prêté son âne…