Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/412

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Trébuchard, sortant de sa chambre, à gauche.

À qui en as-tu ?… Qu’est-ce qu’il y a, Ragufine ?…

Ragufine, lui montrant la terrasse.

Monsieur, il y a… quatorze bouts depuis ce matin !…

Trébuchard.

Quatorze !… Hier, ce n’était que treize… ça augmente… Ah ! çà ! ce Chinois-là prend-il mon balcon pour un plancher de tabagie… Je vais lui parler ! (S’élançant sur le balcon et appelant vers l’étage supérieur.) Hé ! monsieur !… Capitaine !… capitaine !…

La voix de Piquoiseau.

Eh bien, quoi ?… Qu’est-ce que vous voulez ?

Trébuchard.

Monsieur, vous êtes militaire… et je respecte beaucoup l’armée… Mais je vous prie de ne pas jeter vos bouts de cigare sur ma terrasse…

La voix de Piquoiseau.

Pourquoi ça ?

Trébuchard.

Comment, pourquoi ça ?… Il est charmant !… Parce que c’est malpropre ; ça m’incommode… Flanquez-les dans la rue !

La voix de Piquoiseau.

Non… ça pourrait tomber sur des militaires.

Trébuchard.

Alors, il faut que je les reçoive, moi ?… Je vous trouve joli !

Il redescend en scène.

La voix de Piquoiseau.

Vous n’êtes pas le seul.