Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/454

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Prudenval.

On ne se moque pas du monde comme ça… Et maintenant, je suis forcé d’attendre à demain… et, pendant ce temps-là, ma maladie fait des ravages !… Trébuchard… vous ne connaîtriez pas une lumière de la Faculté qui ne soit pas à Amiens ?

Trébuchard, à part.

Tiens ! si je pouvais !… (Haut.) Je vous offrirais bien mes faibles talents… mais la confiance ne se commande pas.

Prudenval.

Comment ! vous savez la médecine ?

Trébuchard.

Il demande si je sais la médecine !… je l’ai creusée neuf ans ! (À part.) J’ai failli être reçu dentiste !

Prudenval.

C’est vrai… vous me l’aviez dit à l’époque de vos trois voyages à Reims…

Trébuchard.

Je m’occupe surtout des maladies… vagues !

Prudenval.

Précisément… ma maladie est extrêmement vague… Figurez-vous que, quand je mange… et même quand je ne mange pas…

Trébuchard.

C’est très vague… Voyons le pouls ?

Prudenval.

Voilà !

Il tire la langue.

Trébuchard, la regardant.

Qu’est-ce que c’est que ça ?