Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/474

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mes feux… mais j’espère bien qu’avant peu… Eh bien, non, je n’en suis pas sûr !… l’image de ma femme… je suis marié… on n’est pas parfait… son image est toujours devant moi… majestueuse, avec ses yeux gris et son teint légèrement couperosé… Alors je tremble, je rentre en terre… car ma conduite est bien vile, bien basse, bien… (Changeant de ton.) Voyons… qu’est-ce que nous allons manger ?

Joseph, sortant du numéro 9 avec la chapeau et le châle.

Monsieur a-t-il fait sa carte ?

Saturnin.

Non.

Joseph, indiquant la table.

Voici du papier, une plume…

Saturnin, s’asseyant à table.

Voyons.

Joseph.

Monsieur, le turbot est très frais.

Saturnin.

J’aimerais mieux de l’anguille.

Joseph.

Je ne suis pas aussi sûr de l’anguille… et, s’il m’était permis de conseiller Monsieur…

Saturnin, écrivant.

Allons, va pour le turbot !…

Joseph, emportant les deux chapeaux et les deux châles.

Ca… c’est un homme de la campagne. (Il entre à droite servir l’eau de Seltz au jeune homme.) L’eau de Seltz demandée.