Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/94

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Dutrécy, lui prenant la main.

Georges ! vous êtes un noble cœur ! (À part.) Ca va marcher ! (Haut.) Apprenez donc… j’étais à cent lieues de m’attendre… apprenez qu’Armand est amoureux de sa cousine Thérèse !

Georges, stupéfait.

Comment ? qu’est-ce que vous dites ?

Dutrécy.

Il l’adore !

Georges.

Armand ! c’est impossible ! mais depuis quand ?

Dutrécy.

Un amour d’enfance… secret mais vivace ! Il espérait l’épouser à son retour d’Amérique… Vous vous êtes présenté avant lui… et ma foi !…

Georges.

Ah ! je n’ai pas de bonheur !

Il s’assoit près de la table et se met la tête dans ses mains.

Dutrécy, à part.

Il va retirer sa demande. (Haut.) Après ça, vous n’y pouvez rien, vous… Armand est jeune… il se consolera !…

Georges, vivement.

Ah ! vous croyez qu’il se consolera ?

Dutrécy.

C’est-à-dire… je n’en sais rien ! Il ne faudrait pas prendre au pied de la lettre… (À part.) J’ai eu tort de dire cela. (Haut.) Il en mourra peut-être !

Georges, à lui-même, sans écouter Dutrécy.

Thérèse, Thérèse !