Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/226

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LE GARÇON.

Une allumette, monsieur ? Voilà ! voilà !

POTFLEURY.

Mais non !… est-il embêtant avec ses allumettes !… Écoute-moi bien : tu vas aller te planter devant la porte de l’Opéra…

CHAMPEIN, entrant.

Garçon ! une douzaine d’ostende, une bouteille de chablis vieux et la carte !…

Il s’assied à gauche.
POTFLEURY, bas, au garçon.

Ne bouge pas ! (Regardant Champein.) Un jeune homme qui paraît savoir manger… et qui est seul !… voilà mon homme !…

CHAMPEIN, au garçon.

Vous n’avez pas entendu ?

LE GARÇON.

Voilà, monsieur !…

POTFLEURY, bas, au garçon.

Va-t’en !… et sur ta tête ne lui apporte pas un radis ! (Le garçon sort. — Saluant Champein.) Monsieur…

CHAMPEIN, étonné et saluant.

Monsieur… (Riant.) Parbleu ! voilà un bon polichinelle.

POTFLEURY.

Vous riez ?… alors ça va marcher.

CHAMPEIN.

Quoi ?… qui est-ce qui va marcher ?

POTFLEURY.

Monsieur, mettez-vous votre bonheur suprême à souper seul ?… hein !… hein !…